Mycoplasma genitalium : diagnostic de l’infection et de la résistance aux macrolides

Mycoplasma genitalium est un agent responsable d’infections sexuellement transmissibles (IST). Il est associé principalement aux urétrites chez l’homme et aux cervicites chez la femme^1,2.

Depuis quelques années, il présente une résistance croissante à l’azithromycine, antibiotique de première intention.

Nos laboratoires effectuent systématiquement une détection de la résistance aux macrolides en cas de détection positive de M. genitalium. Le taux important d’isolats résistants aux macrolides détectés ces dernières années comporte un risque d’échec thérapeutique. La moxifloxacine est recommandée en seconde intention. Peu d’autres antibiotiques sont actifs. Le dépistage et/ou le traitement des patients asymptomatiques n’est pas recommandé.

Contexte

Le traitement de première intention recommandé pour les infections à M. genitalium est l’azithromycine¹.

Cependant, l’augmentation importante de la résistance aux macrolides, pouvant atteindre > 50% des isolats³, conduit à utiliser d’autres antibiotiques pour le traitement, comme la moxifloxacine.

Bien que la résistance acquise aux fluoroquinolones est plus rarement décrite, des isolats résistants à ces deux classes d’antibiotiques, en particulier chez les patients à risque, sont émergents³.

Une étude réalisée en Suisse au sein des laboratoires Sonic Suisse (anciennement Medisupport) a montré un taux de résistance à l’azithromycine de 22.8% en 2019⁴. Ce taux de résistance est passé à 44% en 2023.

Clinique

Les principales manifestations cliniques sont l’urétrite chez l’homme, aiguë ou chronique, et la cervicite chez la femme. Plus rarement, M. genitalium a été associé à des endométrites et des salpingites chez la femme.

Le portage asymptomatique de M. genitalium est présent chez 1 à 3% de la population générale¹. La recherche de M. genitalium est recommandée uniquement en présence de symptômes cliniques.

Diagnostic

Le diagnostic est réalisé par biologie moléculaire (PCR). M. genitalium n’est pas cultivable en laboratoire de routine.

La mise en évidence de la résistance aux macrolides repose sur une technique d’amplification moléculaire mettant en évidence des mutations au sein du gène 23S rRNA.

Traitement

Le traitement de première intention actuellement recommandé est l’azithromycine pendant 5 jours (dose de charge à J1) lors d’infections non compliquées¹.

Un traitement préalable par doxycycline pendant 7 jours peut être prescrit.⁵

En cas d’échec thérapeutique ou de résistance aux macrolides, la moxifloxacine est indiquée pour une durée de 7 à 10 jours^1,5. Les autres fluoroquinolones ne sont pas recommandées.

La résistance à la moxifloxacine peut atteindre 10% selon les pays.³La pristinamycine et la minocycline sont d’autres options thérapeutiques lors d’échecs thérapeutiques à la moxifloxacine.^3,5

Prélèvements

Femmes :

Frottis vaginal, frottis cervical, (urine 1^er jet). Les échantillons prélevés par écouvillonnage au niveau génital montrent une sensibilité plus élevée par rapport à l’urine de premier jet

Hommes :

Urine 1^er jet, frottis urétral (seulement si écoulement).

Littérature

¹ Jensen JS, Cusini M, Gomberg M, Moi H., J. Wilson, M. Unemo, 2021 European guideline on the management of Mycoplasma genitalium infections. J Eur Acad Dermatol Venereol (JEADV), 2022, 36, 641-650.

² Richard J. Drew, Maeve Eogan, Treatment of Mycoplasma genitalium infection in pregnancy: A systematic review of international guidelines, International Journal of Gynecology & Obstetrics, 10.1002/ijgo.15469, 166, 1, (27-34), (2024).

³ Mitja O., Suner C., Giacani L., et al., Treatment of bacterial sexually transmitted infections in Europe: gonorrhoeae, Mycoplasma genitalium, and syphilis, The Lancet Regional Health – Europe 2023;34:100737.

⁴ Affolter M, Steiner S, Altwegg M. Prevalence of Mycoplasma genitalium and macrolide resistance in Switzerland. ECCMID 2019, Amsterdam.

⁵ Société Suisse d’Infectiologie (SSI), www.sginf.ch.

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